Périnatalité et parentalité
Concevoir un enfant, naître et donner naissance est une aventure intime, familiale et collective qui déstabilise durablement et transforme profondément.
Entre idéaux individuels, culture familiale et injonctions sociales, parentalité ne rime pas avec sérénité. Si bonheur il y a, il est tissé de doutes, de conflits, d’angoisses, d’épuisement, convoqués par la puissance des liens familiaux.
Du côté du bébé
Pour grandir, un enfant traverse de multiples périodes de crises, qui vont rythmer son développement. Il va devoir abandonner un certain confort pour conquérir de nouveaux territoires. La naissance, le sevrage, la marche, la propreté sont autant de premières séparations aussi excitantes que déstabilisantes. Plus l’enfant est jeune, plus ses éprouvés d’angoisse sont archaïques et nécessitent la réassurance de l’adulte.
L’avantage est que bébé est si adaptatif qu’il construit ses propres solutions à partir de ses ressources internes (lui) et externes (vous). L’inconvénient est que ce petit être hors langage est dans l’incapacité de vous dire avec des mots quelles sont ses préoccupations. Alors ça passe par le corps et les cris.
Du côté des parents
Les symptômes physiques du bébé (alimentation, sommeil, propreté) sont autant de messages relationnels à décrypter. Face à ce type de problématique les parents peuvent se sentir déroutés. Cette perte de sens vient directement blesser la confiance qu’ils ont en eux et en leur enfant.
Devenir parent n’est pas inné et sollicite parfois violemment notre capacité d’adaptation. Cette nécessaire adaptation au rythme de l’enfant a des répercussions sur le couple parental, sa vie amoureuse, familiale, sociale.
Être parent, ce n’est pas qu’une affaire d’éducation, c’est également une affaire de sensation, d’affects, de transmission, qui convoque instantanément l’enfant que l’on a été ou croyons avoir été. Là où certains ont du mal à poser un cadre, des limites, ou à exercer leur autorité, d’autres peinent à lâcher prise, à laisser place à l’inconnu dans la rencontre avec leur enfant.
Nous avons tous un enfant idéal en tête. Sage, poli, respectueux de ses parents, il dort bien et mange bien, juste ce qu’il faut.
L’enfant de la réalité est un peu plus turbulent, inattendu, bouleversant. Et tant mieux !
Il n’empêche qu’une représentation de l’enfant idéal coexiste en chacun de nous et vient nous bousculer lorsque nous sommes perdus, excédés, affolés par la tournure que peut parfois prendre la vie familiale.
Les difficultés liées à la parentalité sont multiples, elles peuvent prendre des formes très diverses et s’exprimer à n’importe quel moment de la vie : du désir de conception aux difficultés éducatives.
Consulter un psychologue c’est en premier lieu reconnaitre que l’on n’est pas tout-puissant. Dès les premières séances, le suivi permet d’appréhender différemment ce qu’il se passe dans la relation avec son enfant. L’approche relationnelle vise à se défaire d’une conception individuelle « pourquoi tu me fais ça ? Qu’est-ce que j’ai fait de mal ?» pour tendre vers une analyse de l’interaction « qu’est-ce qui est en train de se jouer entre nous ? ».
Consulter avec votre enfant c’est vous libérer des dictats imposés par le monde extérieur comme par vous-même. Il s’agit d’accepter que la relation avec lui soit faite de tendresse, d’amour mais aussi d’incertitude, de renoncement, de conflits et de crises dont on ne peut pas faire l’économie.
Les principales problématiques que je rencontre
- Difficultés au cours de votre grossesse. Grossesse ou accouchement difficile, prématurité, séparation post natale (néonat).
- Deuil.
- Malformation, handicap, maladie.
- Difficultés à tisser un lien avec bébé ou à trouver votre place.
- Angoisses pour la santé d’un parent, du bébé (même infondée dans la réalité).
- Préoccupation liées au maternage, à l’allaitement, à la scolarité…
- Difficultés de communication, conflits familiaux, couple, parents/enfant, fratrie.
- Séparation des parents,
- Sentiment d’être débordé(e)s, sentiment de perte d’autorité, difficultés à être entendu.
- Inconfort face aux limites, sentiment d’être trop rigide ou trop inconstant dans vos interventions, violence ou désir de violence.